LFI "bâillonnée" par la majorité ? Après Hassan, Mathilde Panot convoquée pour "apologie du terrorisme"

LFI "bâillonnée" par la majorité ? Après Hassan, Mathilde Panot convoquée pour "apologie du terrorisme" Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, a dévoilé ce mardi 23 avril sa convocation dans le cadre d'une affaire pour "apologie du terrorisme".

La députée insoumise, Mathilde Panot, est convoquée pour être entendue le jeudi 2 mai par la Direction de la police judiciaire de Paris dans le cadre d'une enquête pour "apologie du terrorisme". Elle a, ce mardi 23 avril, dévoilé un communiqué attestant de la convocation qu'elle vient de recevoir. L'élue a rétorqué que ce ne sont pas de telles accusations qui la feront "se taire". "Aucune convocation, aucune intimidation de quelque nature que ce soit ne nous empêchera de protester contre le génocide en cours contre le peuple palestinien", a-t-elle également déclaré sur X. Elle dénonce même une atteinte à la "liberté d'opinion et à la démocratie".

Mathilde Panot pointe aussi du doigt les fondements de cette convocation qui renvoient à la communication officielle du groupe parlementaire LFI-Nupes datant du 7 octobre, le jour des attaques du Hamas contre Israël. Le groupe LFI avait partagé un texte qui avait fait polémique car il mentionnait un "contexte d'intensification de la politique d'occupation israélienne à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem Est".  "J'alerte solennellement de cette instrumentalisation grave de la justice visant à bâillonner des expressions politiques", écrit-elle en attaquant directement le "régime macroniste". 

LFI mise sous silence ?

La députée remet en contexte cette convocation : elle insiste sur "les tentatives de faire taire les voix en faveur de la paix", en faisant référence notamment à l'annulation de deux conférences de Jean-Luc Mélenchon et à la convocation pour "apologie du terrorisme" de Rima Hassan. Une double interdiction a, en effet, touché la conférence sur la Palestine de Jean-Luc Mélenchon à Lille pour motif de "trouble à l'ordre public". L'ancien candidat à la présidentielle avait même appelé à sanctionner le préfet du Nord pour "abus de pouvoir", selon BFMTV.

Ce dernier a d'ailleurs réagi sur X à la convocation de Mathilde Panot. "La police convoque sans état d'âme à tour de bras une liste que l'on dit très longue. Toute la sphère politique et intellectuelle anti génocide est menacée. Un événement sans précédent dans l'histoire de notre démocratie. On sait dorénavant qui menace la liberté de conscience et pourquoi : protéger un génocide !", a-t-il dénoncé. Il assure également que ce sont des associations "amies de Nethanyahu" qui ont porté plainte contre la présidente du groupe parlementaire. Manuel Bompard a évoqué dans une publication sur X l'implication de l'Organisation juive européenne.

Rima Hassan, candidate aux élections européennes en septième position de la liste LFI, est, pour sa part, convoquée le 30 avril pour "apologie du terrorisme". Elle avait tout comme Mathilde Panot dénoncé une entrave à la "liberté d'expression". La juriste avait toutefois dévoilé auprès de l'AFP être "sereine" : "J'estime n'avoir rien à me reprocher, m'être toujours exprimée de manière critique à la fois envers le Hamas et son mode opératoire terroriste mais aussi d'Israël. Et je suis très combative car je crois que ce sont des manœuvre politiciennes". Une convocation qui avait d'ailleurs interpellé Mathilde Panot.